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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 16:23

 

Depuis que je suis née je fais ce rêve étrange
Où mon âme et mon corps s’élèvent comme un ange,
Où la voûte céleste enluminée m'appelle,
Ô , l'astre de la nuit, et où j’ouvre mes ailes.

Rien, des larmes secrètes des rues emmurées
Ni des combles enfouis aux souvenirs usés,
Rien, des câbles en vagues mouillant les maisons,
Ne me retient alors, ni même une raison.

Les façades s'écartent, les toits se dérobent.
Telle une ancre lancée vers les nuages sombres,
Les lampes projettent mon ombre vers le ciel.
Je décolle, tirée d'un trait immatériel.

Je tends un bras limpide et la lune attentive
S'en empare aussitôt. D’une touche lascive
Elle peint sur ma peau les reflets d’un soleil
Masqué par une terre bouffie de sommeil.


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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 00:00

 

Debout, debout,
la berceuse du matin,
debout, debout,
fait un signe de la main

Debout, debout,
le radio-réveil sussure,
debout, debout,
la rangaine qui rassure

De sa voix habituelle
elle dit les mêmes mots
d’une même ritournelle
inlassable, douce et belle

Debout, debout,
c’est l’hiver, la neige est là,
debout, debout,
faits divers : un mort de froid

Debout, debout,
le chômage a augmenté
Debout, debout,
la TVA va grimper

Tout va bien, c’est un beau jour
qui ressemble au jour d’hier,
mêmes chiffres, mêmes discours,
dansent, dansent les précaires

Debout, debout,
On se raquette, on se vole
Debout, debout,
On se suicide, on s’immole

Debout, debout,
Youp là boum, qu'est-ce qu'on rigole,
Debout, debout,
à cette folle farandole

Dans mon oreiller bleuté,
plein des rides de ma nuit,
je m'enfonce pour mieux sauter
dans ce nouvel aujourd'hui.


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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 22:26

 

Mon esprit s’évapore.
Des pans entiers de lucidité se détachent
tandis que je tombe
drapée de néant.

L’odeur est sans saveur
Le coeur s’est arrêté
La peur a disparu
le corps ne souffre plus.

Quelques vagues douleurs
me parviennent encor
en un lointain écho...
des rumeurs

D’un dos,
de dents,
de jambes,

d’un souvenir à peine sensible

Le sifflement du silence
emplit mon existence.

une froide chaleur
ferme le dernier mot
qui me relie encore
au monde des vivants :

éveil

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 22:42

 

Aujourd’hui un ami
m’a raconté ma vie lorsque je t’ai connu.
C’est incroyable.

Je me souviens de tout
mais pas de toi.
Et pas des instants passés avec toi.

Je t’ai rayé de ma carte.

Ensuite les souvenirs sont revenus.
Je me souviens...

Lorsque tu es parti
La douleur de ton départ
L’insupportable absence

Je ne pouvais pas
te savoir loin de moi
sans moi
avec une autre que moi

Je t’ai tué
Et j’ai tué ton souvenir.


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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 09:54

 

La nuit passe. Le jour
douloureux me terrasse
​et m'enlace d'un lourd
​et hideux bras de crasse.

​Mise à terre, humiliée,
​je n'ai plus de ciel vers où me tourner.
​Prisonnière et souillée,
​je m'abreuve au fiel des âmes damnées.

​Ma joue touche le sol.
​Mon ventre est meurtri.
​Une mouche s'envole
​et m'entre dans un pli.

​Je vis ! Mais à quel prix ?
​J'accepte la trace des bottes sur mon front
​Je suis marquée à vie.
Insecte en disgrâce, la honte est dans mon sang.


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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 04:00
Parfois j'écris...
Je vais également placer mes petits textes sur ce blog (pour éviter de créer 36 blogs en même temps et qui n'avancent pas)...





- Couche toi. Demain tu dois te lever tôt.
- Je sais. Je devrais me coucher. Je suis fatiguée.

La nuit me prend, la nuit
s’engouffre, tient mon corps,
l’esprit, les sens et puis
le souffre, vient la mort.

Ce monde m’a donné
la vie et l’a reprise
immonde, abandonnée,
dérive, méprise,

- Couche toi. Demain ne fera pas défaut.
- Je sais. Je devrai traverser. Je suivrai le gué...
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