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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 17:07

 

Les manèges de véhicules réseau-guidés, animés par les REAA (Routes Electromagnétiques à Annihilation d’Attraction ), reprenaient doucement leurs farandoles journalières. Les conduites manuelles n’étaient tolérées qu’au niveau du sol mais, en cas d’accident responsable, les assurances qui vous couvraient se faisaient rares et chères. Si bien que seuls quelques fortunés et quelques rebelles se permettaient ce type de conduite.
Le pilotage “aérien” était systématiquement assuré par le réseau qui déconnectait la conduite manuelle au delà de cinquante centimètres. Les véhicules de livraison, les utilitaires et les particuliers devant rejoindre des zones non desservies par les REAA, étaient équipés de roues à pneumatiques. Ces véhicules, plus onéreux à l’achat et à l’entretien, étaient réservés aux professionnels et à une certaine “classe”, celle-là même qui pouvait s’éloigner des villes.
Le réseau étant capable, en une fraction de seconde, de dévier un flux de smartCars au dessus d’un autre, les accidents étaient rarissimes et relevaient le plus souvent d’une erreur de conduite manuelle contre une autre manuelle.
 
J’atteignis le tube et m’engageais sur son escalier-vis. A mesure que je montais, l’air et l’odeur se modifiaient. Au loin, entre les immeubles qui barraient l’horizon, je devinais les rougeurs du soleil levant. Il faisait déjà chaud. L’été s’accrochait à la moindre surface. La peau du béton sec se fissurait à de nombreux endroits. Son haleine crayeuse emplissait mes narines et asséchait mes yeux, mes lèvres, mes mains... Dans les appartements, les espaces de vie, dans les tubes et dans les rues couvertes on ne s’en rendait pas compte.
 
Sur le palier entre-deux, je m’asseyais immédiatement sur le banc le plus observé par les caméras et j’attendis. Après quelques minutes une voix m’annonça :
“Tu peux bouger, les vidéos sont sous contrôle”.
RayMoon s’avança vers moi, souriante et les bras ouverts :
“Sian ! ça fait si longtemps ! Tu nous évites ?”
Je l’embrassais : “Bien sur que non !”
Elle me pris par la main : “Viens, Esteban t’attend !”


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